Titre : |
La vie entre chien et loup : Hôpital Lariboisière, Paris, le service de réanimation postopératoire et traumatologique |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Christine Bergé (1955-....), Auteur ; Jacqueline Salmon (1943-....), Auteur |
Editeur : |
Paris : R. Jauze |
Année de publication : |
impr. 2007 |
Collection : |
Belle page (Paris), ISSN 1140-2687 |
Importance : |
1 vol. (191 p.) |
Présentation : |
ill., couv. ill. en coul. |
Format : |
30 cm |
ISBN/ISSN/EAN : |
978-2-86214-078-0 |
Prix : |
35 EUR |
Note générale : |
En appendice, choix de documents
Bibliogr. p. 187. Notes bibliogr. Glossaire |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
Art et médecine , Photographie -- 21e siècle
|
Mots-clés : |
Photographie réanimation hôpital ho?pital Lariboisie?re mai?trise incertitude mort soin corps vie témoignage |
Index. décimale : |
778.9 Photographie de différents sujets |
Résumé : |
L’ouvrage de Christine Berge? et Jacqueline Salmon commence a? mots feutre?s, comme pour bien montrer comment, a? travers la visibilite? froide de l’arsenal the?rapeutique qui envahit la re?animation, transparai?t plus que jamais le poids d’un souffle de vie. Du monde clos auquel elles font re?fe?rence en l’associant a? la rupture e?ve?nementielle du traumatisme, les auteurs nous livrent une description ouverte et vivante : « La re?ani- mation est le moment d’incertitude, le moment du possible. La vie qui vient de basculer peut y e?tre reprise » (p. 13). Le service de re?animation de l’ho?pital Lariboisie?re est de?crit a? travers la vie qui l’anime dans ses for- mes de communication et ses mouvements de personnels, de corps et de frontie?res du dicible et de l’indicible.
De?s l’introduction, le texte se construit sur le paradoxe d’un monde artificiel fait d’e?quipements et de technicite?s, qui ne domine cependant pas le caracte?re te?nu de la lutte pour la vie. Les auteurs montrent que cette lutte s’organise autour des notions de limite, de frontie?re, d’entre-deux ; notions sans cesse rede?finies, ne?gocie?es, signifie?es a? travers le ve?cu des soignants et des patients. Quatre chapitres participent a? la pre?sentation de ce monde de la « re?a », ve?ritable situation d’e?laboration de techniques, de savoirs, de relations, de vie dans toute la complexite? de sa confrontation quotidienne a? la mort. Le rapport au corps est constamment interroge? au cours de l’ouvrage : corps gisant, corps entrave?, corps touche?, manipule?, corps technicise?, transperce?, reconstitue?, corps interpre?te?...
Peu a? peu, le lecteur sort de l’image d’immobilisme repre?sente?e par le sommeil comateux pour de?couvrir le foisonnement des pense?es, des symboles et des pratiques qui concourent a? structurer le service. A? travers cette dynamique, sont remises en cause les cate?gories d’opposition savoir/sentiment, vie/mort, visible/invisible, mai?trise/incertitude... A? la lecture du texte, on de?couvre l’articulation de ces cate?gories binaires en une composition qui se ne?gocie sur la base de l’expe?rience fondatrice du quotidien.
L’analyse rompt avec l’inertie du pre?juge? attache? au corps gisant et de?crit les divers mouvements qui forment la recomposition d’une ligne de vie brise?e : celui des services hospitaliers, celui des fluides corporels, celui des patients « entrants » et « sortants », celui des bacte?ries et celui des e?motions et symboles inhe?rents aux relations. Puis la description s’ouvre sur une anthropologie de l’espace a? travers l’analyse d’un rapport aux lieux et aux temps. Les rythmes sont interroge?s et la lecture devient sonore dans ce monde de silence corporel ou? le sens se fait encore entendre au- dela? des mots. La question de la limite est a? nouveau pre?gnante en fin d’ouvrage, a? travers l’analyse de la gestion du stress chez les soignants, les patients et la famille. L’ouvrage se termine sur la partie du « livre d’or » du service, comme si l’e?criture e?tait devenue une trace oblige?e de l’expe?rience de la re?animation, au contact indicible de ce monde entre la vie et la mort.
Avec Christine Berge? et Jacqueline Salmon, la re?animation est de?crite et analyse?e au plus pre?s de sa re?alite? insaisissable et quotidienne : le titre « La vie entre chien et loup » traduit cet « entre-deux » ou? rien n’est plus e?vident, ni le temps, ni la technique, ni la vie, ni me?me la mort. On peut regretter, d’une certaine manie?re, l’insuffisance des re?fe?rences bibliographiques ainsi que la retranscription ponctuelle des notes de ter- rain qui tendent a? alourdir le texte sans l’e?clairer davantage. Cependant, la valeur de te?moignage qui caracte?rise l’ensemble de l’ouvrage apporte une originalite? incontestable du travail, lequel, pre?sente? minutieusement avec des photos de grande qualite?, traduit fide?lement l’atmosphe?re spe?cifique de la re?animation.
Sophie Arborio,
Universite? Henri-Poincare?, Nancy
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La vie entre chien et loup : Hôpital Lariboisière, Paris, le service de réanimation postopératoire et traumatologique [texte imprimé] / Christine Bergé (1955-....), Auteur ; Jacqueline Salmon (1943-....), Auteur . - Paris : R. Jauze, impr. 2007 . - 1 vol. (191 p.) : ill., couv. ill. en coul. ; 30 cm. - ( Belle page (Paris), ISSN 1140-2687) . ISBN : 978-2-86214-078-0 : 35 EUR En appendice, choix de documents
Bibliogr. p. 187. Notes bibliogr. Glossaire Langues : Français ( fre)
Catégories : |
Art et médecine , Photographie -- 21e siècle
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Mots-clés : |
Photographie réanimation hôpital ho?pital Lariboisie?re mai?trise incertitude mort soin corps vie témoignage |
Index. décimale : |
778.9 Photographie de différents sujets |
Résumé : |
L’ouvrage de Christine Berge? et Jacqueline Salmon commence a? mots feutre?s, comme pour bien montrer comment, a? travers la visibilite? froide de l’arsenal the?rapeutique qui envahit la re?animation, transparai?t plus que jamais le poids d’un souffle de vie. Du monde clos auquel elles font re?fe?rence en l’associant a? la rupture e?ve?nementielle du traumatisme, les auteurs nous livrent une description ouverte et vivante : « La re?ani- mation est le moment d’incertitude, le moment du possible. La vie qui vient de basculer peut y e?tre reprise » (p. 13). Le service de re?animation de l’ho?pital Lariboisie?re est de?crit a? travers la vie qui l’anime dans ses for- mes de communication et ses mouvements de personnels, de corps et de frontie?res du dicible et de l’indicible.
De?s l’introduction, le texte se construit sur le paradoxe d’un monde artificiel fait d’e?quipements et de technicite?s, qui ne domine cependant pas le caracte?re te?nu de la lutte pour la vie. Les auteurs montrent que cette lutte s’organise autour des notions de limite, de frontie?re, d’entre-deux ; notions sans cesse rede?finies, ne?gocie?es, signifie?es a? travers le ve?cu des soignants et des patients. Quatre chapitres participent a? la pre?sentation de ce monde de la « re?a », ve?ritable situation d’e?laboration de techniques, de savoirs, de relations, de vie dans toute la complexite? de sa confrontation quotidienne a? la mort. Le rapport au corps est constamment interroge? au cours de l’ouvrage : corps gisant, corps entrave?, corps touche?, manipule?, corps technicise?, transperce?, reconstitue?, corps interpre?te?...
Peu a? peu, le lecteur sort de l’image d’immobilisme repre?sente?e par le sommeil comateux pour de?couvrir le foisonnement des pense?es, des symboles et des pratiques qui concourent a? structurer le service. A? travers cette dynamique, sont remises en cause les cate?gories d’opposition savoir/sentiment, vie/mort, visible/invisible, mai?trise/incertitude... A? la lecture du texte, on de?couvre l’articulation de ces cate?gories binaires en une composition qui se ne?gocie sur la base de l’expe?rience fondatrice du quotidien.
L’analyse rompt avec l’inertie du pre?juge? attache? au corps gisant et de?crit les divers mouvements qui forment la recomposition d’une ligne de vie brise?e : celui des services hospitaliers, celui des fluides corporels, celui des patients « entrants » et « sortants », celui des bacte?ries et celui des e?motions et symboles inhe?rents aux relations. Puis la description s’ouvre sur une anthropologie de l’espace a? travers l’analyse d’un rapport aux lieux et aux temps. Les rythmes sont interroge?s et la lecture devient sonore dans ce monde de silence corporel ou? le sens se fait encore entendre au- dela? des mots. La question de la limite est a? nouveau pre?gnante en fin d’ouvrage, a? travers l’analyse de la gestion du stress chez les soignants, les patients et la famille. L’ouvrage se termine sur la partie du « livre d’or » du service, comme si l’e?criture e?tait devenue une trace oblige?e de l’expe?rience de la re?animation, au contact indicible de ce monde entre la vie et la mort.
Avec Christine Berge? et Jacqueline Salmon, la re?animation est de?crite et analyse?e au plus pre?s de sa re?alite? insaisissable et quotidienne : le titre « La vie entre chien et loup » traduit cet « entre-deux » ou? rien n’est plus e?vident, ni le temps, ni la technique, ni la vie, ni me?me la mort. On peut regretter, d’une certaine manie?re, l’insuffisance des re?fe?rences bibliographiques ainsi que la retranscription ponctuelle des notes de ter- rain qui tendent a? alourdir le texte sans l’e?clairer davantage. Cependant, la valeur de te?moignage qui caracte?rise l’ensemble de l’ouvrage apporte une originalite? incontestable du travail, lequel, pre?sente? minutieusement avec des photos de grande qualite?, traduit fide?lement l’atmosphe?re spe?cifique de la re?animation.
Sophie Arborio,
Universite? Henri-Poincare?, Nancy
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